lundi 31 octobre 2005

Samedi soir à Bamako

Amadou et Mariam étaient en concert samedi soir à la Kulturbrauerei de Berlin, et je remercie bien sincèrement Pascal Thibaut et RFI de nous avoir fait cadeau de deux places. On voulait y aller, mais on n'avait pas envie de payer les 18 Euros réclamés à la caisse. Et je crois que j'aurais pas autant apprécié le concert si j'avais du payer. Enfin, trève de considérations monnétaires, parlons plutôt musique.
Pour les néophytes, Amadou et Mariam sont un couple de non-voyants maliens, auteurs de quelques grands tubes, comme "beaux dimanches" et "la fête au village" (non, c'est pas une reprise des Musclés)... Et d'autres chansons qui ne sont pas forcément sorties à la radio, mais qui sont vraiment chouettes. C'est Manu Chao qui a réalisé l'album qui les a fait connaître en France et ailleurs (vu le monde qu'il y avait au concert), "Dimanche à Bamako". Il participe aussi sur quelques chansons (la critique est facile, mais c'est peut être ce qu'il a fait de mieux depuis Mano Negra).
Evidemment, la musique est très "africaine", mais on dénote des influences plus rock, notamment dans le son de la basse d'Amadou et les longs moments instrumentaux, à la limite du psychédélique (les solos, en général, je raffole pas, mais il faut savoir avouer quand c'était bien).
Les paroles, par contre, sont très loin des poncifs du rock, souvent plutôt égoïstes et sans message particulier (les voiture, les filles...), et s'intéressent à la société malienne, à l'Afrique en général, et même à une cause aussi noble que la paix dans le monde. On peut trouver ça cul cul, mais on a le droit aussi d'en être ému.

Au final, c'était un assez bon concert, mais avec beaucoup trop de monde à mon avis. J'ai du mal à profiter quand je suis coincée entre 6 personnes, dont une mamie qui danse et tape des mains en contradiction totale avec la musique, deux couples (de moches) qui se roulent des pelles et un vieux qui me mate de haut en bas (il était surtout impressionné par le faux tatouage de tête de mort que j'avais dans le cou, reste de mon costume de pirate de la veille).
D'ailleurs, Nico et moi, on est partis avant la fin du rappel ; c'est ça aussi qui est bien quand on ne paye pas !

mercredi 19 octobre 2005

C'est arrivé près de chez vous

Benoît Poelvoorde en serial killer (un quoi ?), on connaît. Mais pas dans un rôle dramatique. Vous en rêviez, Anne Fontaine l'a fait -certains diront qu'elle aurait pu se retenir- dans "Entre ses mains". Aussi staring Isabelle Carré, assez convaincante en Lilloise, finalement. Elle a cet air palichon des filles du Nord, et une espèce de naïveté, qui n'a rien à voir avec le tartignole de certaines comédiennes françaises (Audrey Tautou, entre entres).
L'action se déroule à Lille (souvent by night), et on en voit plus que dans "La vie rêvée des anges": les rues piétonnes, le vieux Lille, beaucoup de brique rouge, le zoo, la fameuse grande roue et le karaoké chinois près du boulevard Sébastopol (enfin, je crois).
Je suis assez mitigée sur l'ensemble du film, dont l'intrigue se résume à "la tuera, la tuera pas ?". On sait dès le début qu'il est le tueur, et 90 pour cent des scènes sont des dialogues entre... Ah, j'ai oublié les prénoms...les deux protagonistes. C'est assez statique, donc. La tension reste constante, sans nous faire trembler pour autant, et aussi, j'ai eu du mal à m'attacher ou à m'identifier au personnage de cette femme, alors je m'en foutais un peu qu'elle se fasse trancher la gorge ou non.
Je crois qu'un rendez vous chez le dentiste fait plus peur que le film, mais, même en étant critique de nature, j'ai du mal à le descendre totalement. Le truc psychologique est pas trop mal foutu... bien qu'assez peu crédible
Alors je dirai: pas top, mais pas mauvais (dans cet ordre). A vous de voir (mais peut être pas la peine d'aller au cinéma, attendez la sortie en DVD !).

mercredi 5 octobre 2005

Over The Rainbow

La semaine dernière, j'ai téléphoné à une amie (Marie), mais elle n'était pas là. C'est son cher et tendre (Vincent), qui a décroché le coquillage. Nous en avons profité pour parler d'avenir et de nos chances respectives d'entrer dans la légende...
A vrai dire, quand on ne joue pas d'un instrument (lui si, mais moi non), et qu'on n'a pas de groupe susceptible d'avoir du succès, ou même pas de groupe du tout, on a peu chance de devenir une rock star.
Une possibilité, dans mon cas au moins, serait de devenir femme de rock star. Mais quand on connaît le penchant de ces messieurs pour les tops models, mes chances s'amenuisent encore considérablement.
D'autant que je ne supporterai pas d'être dans l'ombre d'un homme, si rock star soit il, et mon tempérament normalement peu jaloux se réveillerait en voyant les groupies se remettre les mèches derrière les oreilles en clignant bêtement des cils. Non mesdames, on ne bave pas sur mon mari, merci.
Hier soir, la prestations de DAAU était fantastique. Un violon, un violoncelle, une contrebasse, une batterie, une clarinette et, the last but not the least, un accordéon.
Et quel accordéoniste.
Un génie.

En le regardant, si beau soit-il (non Anne, il ne ressemble pas à un chameau), je me suis bien rendue compte que je n'ai aucune envie de pourrir à l'ombre d'un génie. Il ne me l'a pas demandé non plus, vous me direz. De toute façon, il ne voyait personne, sauf ses co-musiciens.
Mais là n'est pas la question.

Le pire, c'est qu'une femme de rock star a plus de chance d'être détestée qu'appréciée (dans ces cas là, chacun a son mot à dire: elle est moche, elle est conne, qu'est ce qu'il fout avec ce tas, j'aurais encore préféré lui donner ma mère plutôt que de le voir gâcher sa vie avec cette pimbêche.). Courtney Love et Yoko Ono sont deux bons exemples de cette théorie.

Je préfèrerai qu'on m'aime un peu, quand même.

Alors non, Vincent, la rock star qui m'épousera n'est pas encore née.

Il n'y a pas de raccourci sur la route en briques jaunes.

mardi 4 octobre 2005

Le mardi, c'est conflit

La politique n'a jamais été mon plus grand centre d'intérêt, mais depuis que je suis ici, j'essaye de me tenir au courant de ce qui se passe en France.
On ne sait jamais.

J'écoute Radio France Internationale tous les jours, presque en continu à vrai dire, car les reportages et les émissions sont souvent très intéressants.

Alors forcément, avec Nico, on sait qu'aujourd'hui, c'est une grosse journée de grève et de manifs pour les salariés. Même RFI est en grève. Les émissions sont annulées, ils passent seulement de la musique. C'est l'occasion de réviser les classiques de la chanson/variété française: Souchon, Arthur H, Carla Bruni, M, Bernard Lavilliers...

Enfin, bref, tout ça pour dire que ce matin, quand on est arrivé au travail, il y avait un nouveau panneau sur la porte, avec écrit en noir sur fond jaune (comme les panneaux australiens avec les kangourous ou les koalas):
"DIESE RAUME SIND VIDEO UBERWACHT" (CES PIECES SONT SOUMISES A UNE SURVEILLANCE VIDEO)

C'est bien.

On a encore reculé d'un pas.