jeudi 17 avril 2008

I Log Bob













Jusqu’à hier soir, j’avais deux idoles : Reverend Beat Man et King Khan. Désormais, mon autel païen aura une troisième statuette, celle de Bob Log III. J’y sacrifierai chaque jour quelques gouttes de sueur, un verre de Jägermeister et un cheeseburger (ça, c’est pour King Khan).

Hier soir, ma vie a donc -un peu - changé, j’ai vu Bob Log III à la Cave aux Poètes de Roubaix.

En première partie, il y avait Dylan Municipal, dans un autre genre. Deux mecs, des jouets qui font du bruit (dont un camion de pompier qui dit « laisse-moi t’aider, je suis pompier, je suis un chien »), un ipod, une guitare, une caisse claire et des textes engagés (dans le parti d’en rire). « Jeune Dark, tu n’es pas Jeanne Darc », « Eduquons les Vieux », voilà un peu le type de messages codés qu’énonce Dylan Municipal dans la joie et la bonne humeur. Le projet est peut-être parti d’une blague, mais ça fonctionne. J’ai passé un bon moment.

Beaucoup plus brut de décoffrage, Bob Log III est arrivé. C’est indéniable, le costume joue pour beaucoup dans la présence de ce drôle d’homme orchestre. Avec son casque de moto argenté, combiné de téléphone intégré en guise de micro, et sa combinaison moulante noire (ben oui, la bleue devait être au pressing) ornée d’une ligne de petits carrés argentés le long des bras et des jambes, Bob Log n’a rien à envier à l’élégance d’un Claude François ou d’un Elvis de village.

Côté son, c’est un blues brut qui part dans tous les sens, parfois sur un rythme binaire, parfois sur une petite ambiance country bien dansante. C’est, certes, un peu répétitif, mais tellement énergique qu’on n’a pas le temps de se lasser pendant le set.


Simple et efficace, c'est comme ça que j'aime le rock'n roll.

samedi 5 avril 2008

Darwin's Nightmare

Projeté à l'Univers jeudi soir, le documentaire d'Hubert Sauper Le cauchemar de Darwin est le contraire de Juno. C’est horrible, c’est pessimiste, c’est une impasse de la globalisation… et c’est réel.

Le film traite du drame écologique et humanitaire autour du lac Victoria, en Tanzanie, berceau de l’humanité. La perche du Nil a été introduite dans ce lac et, en prédateur redoutable, elle décime toutes les autres espèces y vivant. Elle fait cependant le bonheur des usines de conditionnement de poisson qui se sont installées au bord du lac, et qui envoient tout en Europe. Les pêcheurs sont bien sûr payés une misère et la famine règne en Tanzanie, dans l’indifférence la plus totale des entrepreneurs locaux (entre autres).

Il y a des passages tout à fait monstrueux et de nombreux points douloureux sont abordés (livraison d’armes en provenance d’Europe, sida, prostitution, enfants des rues, etc.) mais je n’en dis pas plus… Un film traumatisant, à voir absolument.


Moi aussi !

Vendredi dernier, j'ai vu J’ai toujours rêvé d’être un gangster de Samuel Benchetrit.

La bande annonce faisait très envie, le film est encore mieux.

Un montage à la Jarmusch en 4 chapitres qui se recoupent ; une photo noir et blanc, légèrement floue ; de la chouette musique ; un super casting (Alain Bashung joue mal, mais passons) ; des personnages à la fois touchants, drôles et paumés ; des dialogues bien écrits…

Bref : une petite merveille.