samedi 31 octobre 2009

Digger and the Pussycats

Vendredi soir, le duo australien Digger and the Pussycats s'est déchaîné sur la petite scène du Pit's, sous une tempête de bière. Sam et Andy, un duo guitare batterie, deux mecs d'une petite trentaine, assez charmants dans leur genre... Le genre "bons copains", qui racontent plein de blagues au ras des pâquerettes (style : "je vous préviens les filles, je ne me suis pas lavé les couilles depuis trois jours... On dit que la France est le pays du fromage, mais vous verrez, on peut aussi en avoir en Belgique").

Me fiant à l'appréciation de connaisseurs, je n'avais pas écouté leur myspace avant d'aller au concert, et j'ai bien fait. Ce qui sonne très post-punk teenage sur l'enregistrement est beaucoup mieux en live, sans que je sache vraiment ce qui fait la différence. Une énergie de dingue, et une bonne humeur apparemment inébranlable, même trempés, ça fait toujours plaisir à voir. Les chansons sont assez courtes, les paroles plutôt marrantes et les mélodies accrocheuses, pour ne pas dire catchy.
C'est peut-être un détail pour vous, mais le batteur jouait debout. A la fin du concert, il a tenté un coup à la Monotonix, en montant sur le bar, la batterie portée par le public, mais ledit public était bien trop énervé, et le bar beaucoup trop glissant, ça n'a pas duré deux minutes.

Enfin bref, c'était un bon concert. Pour tous ceux qui les ont raté, Digger and the Pussycats rejouent au Pit's le 17 novembre. D'ici là, celles qui ont couché avec Sam et Andy sauront si elles sont enceintes ou pas (une autre de leurs blagues).

mercredi 28 octobre 2009

Dunkerque Motorcycle Club

Jeudi dernier, il y avait les Lords of Altamont aux 4 écluses à Dunkerque, avec V-Cious en première partie... Je n'étais jamais allée au 4 écluses et la salle m'a plu. Ça ressemble un peu à une salle de sport, en plus petit, mais c'est assez chouette, le son est pas mal, la taille est humaine, les gens sont sympas (la bière est bio, mais plate, nobody's perfect).

V-Cious... ben j'ai pas aimé, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais j'ai bien rigolé. Hard-rock français dans toute sa splendeur. Ou métal mélodique. Les V-Cious font du Trust, en plus propre. Avec un chanteur qui copie à fond le phrasé de Bernie Bonvoisin. Rappelez-vous comment il disait "antisocial tu perds ton sang-froid". Transposez ça sur une phrase comme "Bonsoir les 4 écluses ! Ça va ?" Le rendu est intéressant.
Bon, en tout cas, V-Cious n'avait musicalement pas grand rapport avec les Lords of Altamont, mais il paraît que ce sont eux qui organisaient la tournée, alors du coup, pas le choix, ils jouaient en première partie. Ça montre au moins qu'ils ont des bons côtés.

Plus garage, plus moto, plus bad boys, plus plus plus : the Lords of Altamont ! C'était la première fois que je les voyais dans de bonnes conditions, et ça valait vraiment le coup. Petit problème technique au début, on n'entendait pas le chanteur. Mais ça déchirait bien. Ils ont un bon son, brut, sexy, et cracra comme il faut. Derrière eux, les bikers les plus célèbres défilaient sur un écran. Des extraits de l'Equipée Sauvage, Easy Rider, entre autres (peut-être bien des images de Chips, la série télé). Des films plutôt genre road-movie que compétition. Parce que faire de la moto pour aller d'un point A à un point B, c'est mieux que de tourner sur un circuit comme un con. En tout cas, en fond d'écran pour le concert, ça donnait un visuel dynamique et exaltant, d'autant que la musique était à la hauteur (c'est vrai que sinon, ça aurait été bien ridicule).

Pour les infos chiffrées, il y a eu deux rappels. Jake Cavaliere (le chanteur) s'est cassé une ou trois dents le jours même. Dunkerque est à environ 76 km de Lille. Et on se demande pourquoi les Lords ne passent jamais à Lille.

lundi 19 octobre 2009

Kap Bambino

Fin septembre, petit week end à Hambourg, par hasard au moment du Reeperbahn Festival. La Reeperbahn, c'est une rue du quartier St Pauli, et c'est un peu Pigalle. Des bordels, des bars à strip-tease, des sex-shops, des théâtres et des music-halls... et aussi, plein de bons bars rock, où ont lieu les concerts. L'ambiance sur la Reeperbahn est vraiment très étrange, entre glauque et potache, mais là n'est pas le sujet.
Malgré une programmation décevante pour le samedi soir (beaucoup de jeunes groupes allemands, pas terribles) et un prix excessif (32€ par personne), le Reeperbahn Festival nous a donné l'occasion de rentrer dans de nombreux bars, et force est de constater qu'à Hambourg, il y a de quoi faire. On a sauté de bar en bar, tous très chouettes... Kaiserkeller, Molotow, Hasenschaukel... mais je désespérais de trouver une ambiance un peu rock'n roll, quand tout ne me semblait que pop, pop, pop... chiant et statique. Et puis vers minuit, enfin un bon concert : Kap Bambino au Prinzenbar.

C'est complètement dingue : il faut aller voir de l'électro pour trouver une vraie énergie rock'n roll !

Kap Bambino, c'est un mec aux machines et une nana au chant. Et la nana, quelle nana ! Une toute petite blonde platine, menue, avec une robe de grand-mère rendue sexy en diable, les yeux ultra-maquillés, et une énergie de malade. Elle saute dans tous les sens, se roule par terre, se tape presque la tête contre les murs, saute dans le public et huuuurle dans son micro. Il y avait cinq gars de la sécurité pour l'encadrer, et ils étaient débordés, entre les assauts du public, et ce petit bout de nana qui leur grimpait sur les épaules sans prévenir. Pendant ce temps là, le mec fait son truc aux machines, il pousse des boutons et tire des manettes, caché derrière ses cheveux.
La musique, j'en sais rien, c'est une espèce de gros son électro-punk, un peu hard-core, plutôt rapide. Pas forcément quelque chose à écouter chez soi, c'est plutôt le côté performance qui m'a plu et ça m'a fait du bien, à ce moment précis, de voir un truc qui dépotait comme ça.

Seul bon concert vu à Hambourg ce week-end là... Mais je compte bien y retourner pour vérifier encore une fois la réputation de la ville.

dimanche 18 octobre 2009

Charlie Megira and the Modern Dance Club


Hier soir, il y avait Charlie Megira and the Modern Dance Club au Pit's, avec en première partie Chukamuck.

J'ai une théorie sur les jeunes groupes de rock allemands (qui marche aussi pour certains vieux groupes) : arrogants, bons techniciens mais mauvais créatifs. Les chanteurs sont souvent nuls (pas de voix, un charisme qui se la joue poète maudit). Le jeu est carré mais lourdingue.
Les Chukamuck sont allemands, ils ont entre seize et dix-huit ans, à tout casser, et viennent contre-balancer ma théorie. Ils ne savent pas jouer, ils sont tous timides quand il s'agit de parler au public, ils ne se la pètent pas, et ils ne jouent pas comme s'ils étaient le back-band de Bruce Springsteen. Ils font une espèce de punk rock très léger (léger, hein), super énergique, de base, qui marche bien. On n'en retiendra pas grand-chose, mais sur le moment, ça passe bien. Et il paraît que leur premier disque a été produit par King Khan...

Je n'ai pas de théorie sur les groupes de rock israéliens. C'est donc avec un esprit (presque) neuf que j'ai découvert Charlie Megira and the Modern Dance Club. J'avais lu le descriptif dithyrambique sur Charlie Megira, et j'étais plutôt amusée et sceptique.
Je ne dirais donc pas que Charlie Megira est une comète, mais son groupe assure. Une belle galerie de portraits, déjà. La batteuse, Mimi Shanel, "attention les filles, y'a de la robe de princesse !", est fantastique ("elle est trop belle, ses cheveux bougent dans tous les sens"). La bassiste, The Dead Girl, est à faire peur ("belles jambes pour un mec, mais sale gueule pour une fille"), aussi dark que la batteuse est blonde. Elle semblait bien excédée par la qualité du son. Ou par autre chose, je ne sais pas. Mais elle n'avait pas l'air content. Le guitariste cultive l'art de la moustache. Et Charlie Megira, chanteur et guitariste, a une dentition improbable, mais pas de voix. C'est con pour un chanteur.
Le son était catastrophique, une vraie bouillie. En même temps, c'est du garage. Mais n'empêche, on aurait bien aimé distinguer juste un peu plus la guitare. Mais quand on va au Pit's, on sait que ça sera Lo-Fi, de toute façon.
Tout ce que je dis peut sembler négatif, mais pas du tout ! C'était un chouette concert ! Charlie Megira and The Modern Dance Club ont une bonne énergie, un son assez lourd mais pas trop, sauvage et agressif juste ce qu'il faut. Le chant n'a pas une grande place dans les morceaux (et heureusement, parce que Charlie ne pourrait pas donner grand chose). Ils sont surtout instrumentaux et ça marche bien comme ça. J'ai plusieurs fois pensé aux Cramps pendant le concert. De loin, peut-être, mais un peu quand même.
Peut-être, un jour, Charlie Megira and the Modern Dance Club pourra arriver à l'heure pour faire sa balance, et se payer un ingé son. Ou bien jouer dans des salles avec un meilleur matos. Et alors là, ça pourra tout déchirer. Mais peut-être pas. Et ça fait rien, parce que c'est déjà fun comme ça.

vendredi 16 octobre 2009

Pop folk européenne

Hier soir, 260 km aller-retour pour aller voir un concert chiant comme la pluie à la Lune des Pirates à Amiens. Les Young Gods, avec en première partie H-Burns.

C'était pas nul, c'était pas mal joué, c'était pas de la mauvaise musique, mais diable, quel ennui. En musique de fond pour lire un bon roman, ça aurait été super.

H-Burns, c'est un petit gars avec une guitare sèche, un français qui chante en anglais. Il joue bien, il a une belle voix, ses chansons sont jolies. Et c'est à peu près tout ce que j'aurais à en dire. Musique folk sans surprise, mais sans déception non plus.

Les Young Gods sont beaux, ils sont suisses, et plus très jeunes. Ils ne sont pas très vieux non plus, mais pourtant, ils aiment montrer qu'ils se sont assagis, en ne faisant plus que des concerts acoustiques et en restant assis tout du long.

Bon, c'est un groupe culte, sans doute, je ne les ai jamais écoutés, tant pis pour moi, j'ai dû me contenter de leur retour, et je n'ai pas été conquise. Des morceaux à rallonge qui se veulent un peu trans, un peu kraut, un peu hommage à Suicide (reprise de Ghost Rider)... les fans de la première heure avaient l'air heureux... mais ça m'a surtout fait penser à de la pop belge, à du rock alter-mondialiste, écolo, droit, responsable.

C'était pas désagréable, loin de là, mais pas dérangeant non plus, ni remuant, ni exaltant. Ils ne m'ont pas donné envie de faire de la musique, ni de danser, ni de les suivre jusqu'au bout du monde, même pas de la nuit. J'étais même très impatiente de reprendre la route du retour, d'autant que des gendarmes nous attendaient pour nous verbaliser. Et ça, c'était peut-être le moment le plus rock'n roll de la soirée. Ça, et les frites dégueulasses chopées sur le bord de la route à l'aller.