jeudi 3 décembre 2009

Sex Beat and French Cuisine

French Beat and Sex Cuisine, Kid Congo and the Pink Monkey Birds, c'était hier soir à l'Alcatraz à Roubaix. Et c'était génial ! Encore mieux qu'il y a trois ans, au Mondo Bizarro.

Certes, Kid Congo n'est toujours pas un grand chanteur, mais il a le mérite d'être un excellent guitariste, et de savoir bien s'entourer. Et pour cause ! Les morceaux sont souvent longs, très instrumentaux et sacrément planants. Entre rock'n roll, psyché, blues et surf, on se retrouve très vite parcouru de spasmes involontaires et on crie "I'm cramped !" Hommage oblige à Lux Interior sans qui Kid Congo (dixit lui-même) n'aurait pas été là, et nous non plus. Et puis au Gun Club avec, dès le troisième morceau, une magnifique reprise de Sex Beat (l'une de mes chansons préférées du monde entier).

Kid Congo and the Pink Monkey Bird n'est pas un groupe absolument original ni absolument inventif, mais ce qu'il fait, il le fait à merveille. Kid Congo Powers joue un peu au dictionnaire de citations du rock'n roll (par exemple, la pochette de son disque "Bad English", copie conforme de "Broken English" de Marianne Faithfull), mais en le voyant sur scène, on sent qu'il le fait avec humilité, toujours en train de remercier ceux à qui il fait ses clins d'œil admiratifs. Alors que lui-même ne manque pas de talent. Ce drôle de petit bonhomme a joué avec le Gun Club, les Cramps, et Nick Cave and the Bad Seeds. Je ne sais pas pourquoi il a autant changé de groupe, peut-être qu'il voulait être le front-man et qu'il ne pouvait l'être dans aucune de ces formations (on ne peut pas le blâmer, comment lutter contre Lux Interior ou Nick Cave ?) mais je préfère penser à lui comme à un électron libre, plutôt qu'à un jaloux avide de reconnaissance.

Enfin voilà. Je divague un peu sur le personnage, qui est fort intéressant, et peut-être que j'aurais pu lui poser ces questions s'il s'était montré dans le bar après le concert, mais non. Je ne crois pas que j'aurais osé de toute façon. Et le mystère est souvent mieux que des explications minables.

Bon, sinon, en première partie, il y avait Tiny Legs Tim. Dès que j'ai entendu sa voix, j'ai su qu'il était belge (un truc dans l'intonation, qui rappelle à fond Deus, Venus, Zita Swoon, etc). Je ne suis pas restée plus de trois chansons, il me faisait trop penser à l'un des remplaçants qui venaient à mon école maternelle quand Roger, l'instit, était malade. Ce remplaçant (qui n'avait d'autre nom que "Le Remplaçant") venait toujours avec sa guitare et nous chantait quelques tubes extraits du Diapason Rouge. Faute d'Yves Duteil, Tiny Legs Tim a un répertoire blues : on sait comment ça commence, comment ça finit, et même comment c'est au milieu, même pas besoin de l'ouvrir. C'est dégueulasse ce que je dis, parce qu'apparemment, c'est un bon musicien, il connaît bien son truc, mais bon, quand on vient pour du rock'n roll, on n'a pas trop envie et on fait un tour au bar en attendant la suite. C'est vicieux, mais c'est comme ça.