jeudi 28 juin 2007

La Pieuvre à la Malterie

Hier soir, il y avait La Pieuvre en concert - organisé par le Crime - à la Malterie. Cette phrase comporte plusieurs infos qu'il me faut développer.

Bon, "hier soir", tout le monde comprend. Commençons donc par parler de la Malterie (42 rue Kuhlmann à Lille). La première fois que j'y suis allée, c'était il y a quatre ans et demi environ. Il y avait Po d'Chuc en concert, et je me suis dit "là, je fais quelque chose d'alternatif". Bon, depuis, je suis allée dans des endroits bien plus étranges, et vu des concerts bien plus déglingués, mais c'était un début.
J'ai vite compris que la Malterie, c'est un endroit d'habitués. Tout le monde se connaît, tout le monde se dit bonjour. Ca peut rebuter, mais d'un côté, quand les habitués voient des nouveaux, ils leur disent quand même bonjour. Le cercle n'est pas tout à fait fermé.
Bon, ayant quitté la ville pour fuir mon passé (n'iiiiiiimpoooooorteuh quoi), je ne suis pas allée à la Malterie pendant 4 ans. Il y a eu du changement : c'est passé non-fumeur. Oh, miracle ! C'est beaucoup mieux comme ça, parce qu'on étouffait très vite avant. Maintenant, on étouffe toujours, mais plus lentement.

Voilà pour le lieu. Je pense que je vais devenir une habituée, moi aussi.

Maintenant, La Pieuvre (par ici la page myspace). J'en avais beaucoup entendu parler, mais je ne l'avais jamais entendue.

Je m'attendais à de la musique expérimentale avec des instruments classiques. C'était pas tout à fait ça. Il y avait toutes sortes d'instruments : entre autres beaucoup de cuivres, deux batteries, une contrebasse, plusieurs guitares électriques, une clarinette, des voix et des trucs non-identifiés. Et un chef d'orchestre.

J'ai pensé à deux choses pendant ce concert : Ex Orkest (projet de The Ex avec un orchestre), et la Croisière s'amuse. Bon, j'explique pour cette dernière, c'est une bête association d'idées : cuivres => fanfare => brass band => brasse => natation => marine => croisière => love boat.
On peut aussi dire : cuivre + pieuvre => musique + mer => marine => croisière => love boat.
Ou encore : Cuivres => fanfare => uniforme => marine => croisière => love boat.
Bon, je reconnais, c'est n'importe quoi. Passons.

Côté musique, voilà comment j'ai interprété ce qui se passait : pour le premier morceau, le chef d'orchestre est un dompteur. Les musiciens sont des oiseaux qui piaillent dans le désordre, par petits groupes. Les sons sont produits, par exemple, par des petits coups donnés sur les instruments. Le chef d'orchestre les apprivoise au fur et à mesure. La tension monte, et au bout d'un moment, sans que l'on ne s'en rende compte, une ligne de basse structure l'ensemble. Chacun s'intègre là-dessus, par petites séquences, répétitions d'éléments simples. Ca fonctionne, c'est même jubilatoire.

Le deuxième morceau est plus "classique". Les instruments entrent progressivement dans le jeu, chacun jouant quelques notes en boucle.

Pour le troisième, attention, changement de placement : tous les musiciens s'installent en cercle. Le chef d'orchestre n'est pas au milieu, comme on pourrait s'y attendre, mais sur le côté. Le morceau s'intitule Démocratie Participative (!). Ce sont les musiciens qui donnent les indications de jeu aux musiciens. Tous ceux qui ont déjà vu l'assemblée nationale à la télé peuvent facilement s'imaginer que c'est le bazar, et ce malgré les règles imposées. On se coupe la parole, on interdit à quelqu'un de jouer, on se venge en interdisant à son tour... bref. C'est très drôle, pour les musiciens comme pour le public (en tout cas, moi, j'ai bien rigolé, d'autant que j'aime beaucoup quand les musiciens s'amusent pendant leur concert).
Pour le son que ça donne, j'ai vu ça comme la capture aléatoire des sons d'une ville, comme quand on cherche une radio en tournant le bouton. Finalement, la démocratie, la plupart du temps, c'est une cacophonie, mais de temps en temps, on tombe d'accord : Là, on a de la musique, parfois quelques notes solennelles. Mais ça ne dure jamais.
J'ai beaucoup aimé cette pièce-là. (Par contre, pour les conclusions politiques, je crois que beaucoup préfèreraient le totalitarisme, où seul le chef d'orchestre décide)

La quatrième et dernière pièce présentée commence comme une dispute d'alinéas, à mourir de rire. Le reste est assez rock, un peu funk, excellent.

Bref. Un super concert. Ca fait du bien après les tous les trucs merdiques que j'ai vus ces derniers temps, et surtout avant le vide musical de l'été. Comme on dit chez les vieux : "A voir et à revoir".

mardi 26 juin 2007

Clara Sheller vs Sex & the City

Jeudi dernier, l'émission "J'ai mes sources" sur France Inter avait pour sujet le déclin de France 2.
Colombe Schneck avait demandé à une de ses chroniqueuses de regarder cette chaîne toute la soirée de la veille (ce que, hasard des hasards, j'avais fait aussi). Programme de la soirée : Clara Sheller. Pour la journaliste, un goût de déjà vu, pour la raison que c'est une rediffusion d'il y a deux ans. Pour moi, goût de déjà vu, parce que ça ressemble énormément à Sex & the City.

Bon, l'intro de cet article est une sorte de mea culpa intellectuel. Ouiiiiii, je saaaaaaaaais, c'est des conneries tout ça... Mais France Inter en parle !

Bref, voilà une petite étude comparative entre les deux séries. Dans le désordre :

Dans les grandes lignes, les deux séries ont pour héroïne une journaliste, célibataire, fin de vingtaine (les débuts de Sex & the City étaient peut-être début de trentaine, mais peu importe), jolie, sexy, bien dans ses pompes (qu'elle collectionne, d'ailleurs), qui vit vraissemblablement au dessus de ses moyens, et à la recherche du prince charmant.
Ce qui prend 5 ou 6 saisons à New York, prend seulement 6 épisodes à Paris. Qu'en conclure ? Que la production française ne pouvait (ou ne voulait) pas s'engager sur une si longue période, ou qu'on trouve plus facilement un prince charmant à Paris ? Va savoir.

Pour les petits détails scénaristiques :
- Clara Sheller n'a qu'une seule meilleure amie, alors que Carrie Bradshaw en a trois.
- Clara Sheller a une relation fusionnelle avec son meilleur ami et colocataire homosexuel : JP. Carrie et Charlotte ont chacune un meilleur ami homosexuel (respectivement, Stanford et Anthony).
- Clara Sheller tombe enceinte de JP, juste au moment où sa meilleure amie Jeanne apprend qu'elle ne pourra jamais avoir d'enfant. Ca rappelle Miranda qui couche avec son ex Steve, et tombe enceinte, alors même que Charlotte apprend qu'elle n'aura jamais d'enfants.
- Par contre, l'histoire de la série Clara Sheller est centrée sur le personnage de Clara. On voit très peu les autres personnages sans elle (à part JP, et encore). Alors que dans Sex & the City, les quatres filles ont leur place (même si on sait que Carrie est l'héroïne).

Pour les petits détails de mise en scène :
- Clara Sheller est nettement moins bien habillée que Carrie Bradshaw et comparses. Sûrement un manque d'argent de la production, ou un soucis de réalisme. M'enfin, si on regarde ces conneries, c'est pas pour la réalité, et le moins qu'ils puissent faire, c'est de ne pas lui remettre la même robe trois épisodes de suite.
- Chaque épisode de Clara Sheller commence par les réflexions futiles de l'héroïne en voix off, qui ne sont pas sans rappeler les extraits de chronique de Carrie Bradshaw. Sauf que c'est moins intéressant.
- La dernière scène de Clara Sheller : un baiser sur un pont de Paris. Un petit clin d'oeil à l'une des dernières scènes de Sex & the City... ?

Bon, évidemment, dans l'ensemble, je préfère Sex & the City à Clara Sheller, mais à vrai dire, on ne peut pas vraiment comparer, pour la simple raison que les budgets ne sont pas comparables.

Par contre, pas besoin de comparer Clara Sheller à une autre série française pour dire que la qualité en est nettement supérieure. C'est bien filmé, bien joué, bien rythmé, etc. Seul le facteur temps est décevant pour le déroulement des évènements, car tout arrive trop vite, en rapport avec le nombre restreint d'épisodes (bon, elle tombe enceinte au troisième épisode, trouve le prince charmant au sixième, et ils n'ont même pas le temps de se disputer avant que tout soit fini).
On peut voir tout ça comme une expérience timide de la part des producteurs français, pour essayer de faire une série "à l'américaine" avec un vrai effort de mise en scène.

Si je n'avais pas la télé que pour quelques mois, parce que je vis chez quelqu'un d'autre, je souhaiterais presque que l'expérience soit renouvelée...

jeudi 21 juin 2007

Il n'est que 22 h, mais je déclare officiellement cette journée comme la pire fête de la musique que j'ai jamais vécue (c'est l'année des pires, on dirait).

Je ne sais pas si c'est d'avoir vécu trois ans de suite la fête de la musique de Berlin, avec tous les podiums de la Wiener Strasse (Wild at Heart, Madonna, Weisse Taube...) et la scène du Marabu dans la Oppelner Strasse (rockabilly, psychobilly, punk, rock'n roll, rock tout court et dans toutes ses variétés), mais j'ai vraiment été hyper déçue par cette soirée à Lille. Tout ce que j'y ai vu de rock, c'était du métal, du heavy metal ou des trucs en "death" et en "core"... Tout ce que je déteste.

De toute façon, dans l'ensemble, je crois que Lille est moins rock'n roll que Rennes. J'ose avancer une explication : il y a trop d'écoles de commerce et d'ingénieurs (qui aiment bien écouter de la merde débile, Chantal Goya et Casimir). On porte moins facilement le pantalon léopard à Lille qu'à Rennes...

Enfin voilà, après cette soirée plus que médiocre, j'ai décidé de fêter la musique toute l'année (comme avant, en fait), sauf le 21 Juin.

Décidément, je suis de plus en plus associale.

BoNNe fEte de la MusIQuE !

La fête de la musique est la seule fête collective que je ne snobbe pas. Noël, Pâques, Nouvel An... Non merci (De là à dire que la musique est ma religion... ça sonne un peu cliché) (en fait, je suis vachement laïque et républicaine, finalement) (je pratique même le jogging, mais on s'éloigne du sujet).

Cette année, ça sera à Lille, pour la première fois depuis 4 ans. J'ai un assez mauvais souvenir de la dernière fois (genre, à partir de onze heures, ça craint et tout le monde se fout sur la gueule), mais je suis assez optimiste pour aujourd'hui (profitons-en, ça n'arrive pas souvent). C'est aussi l'occasion de découvrir les bars qui ont ouvert pendant mon absence (ex : La Rumeur) et de voir ce que sont devenus ceux que j'aimais bien avant (ex : Le Carré des Halles), pour voir quel bar pourra remplacer le Mondo Bizarro dans mon emploi du temps...

Impressions à suivre.

vendredi 15 juin 2007

Bye Bye Rennes...

J'aurais pu choisir un jeu de mots à la con pour le titre. A vrai dire, j'en ai trouvé un particulièrement mauvais : "Je sors de la Rennes". Mais bon, c'est pas Rennes Métropole, ici (pour les non-rennais, Rennes Métropole, c'est le magazine mensuel de la ville de Rennes. Chaque titre d'article comporte un jeu de mot ; c'est un challenge.)
Mais je me fais plutôt une petite auto-référence. Il y a moins d'un an, je disais Bye Bye Berlin, et j'ai l'impression que ça fait beaucoup plus.
Je savais que j'aurais vite fait le tour de Rennes, mais je ne pensais pas que j'aurais envie de partir avant d'avoir fait le tour complet. Certes, il y a de nombreuses raisons pour ce départ, mais ... elles sont personnelles ! (Eh non, ça n'est pas un blog-journal intime !).
Bref. Deux endroits vont me manquer à Rennes : Le Mondo Bizarro, bien-sûr, et le parc des Gayeulles. Deux choses qui manquent à Lille : le rock'n roll et la verdure.
Pour le premier, je vais essayer de le faire vivre au moins pour moi, pour l'autre... ça va être dur. Mais soit. Il y aura, je l'espère, de nombreuses compensations.