lundi 31 mai 2010

Avec un peu de retard...

Quelques mots sur les quelques concerts que j'ai vus ces dernières semaines, et que je n'ai pas pris le temps de chroniquer.

Il y a eu Kitty, Daisy and Lewis, André Williams, the King Khan and BBQ Show, Spectrum... et tant d'autres dont j'ai oublié les noms et les visages.

Le 24 avril (si je me souviens bien), rendez-vous à la salle des fêtes d'Aulnoye-Aymeries. La salle a peut-être un autre nom, mais celui-ci lui va bien. Il y avait comme ça un petit festival auréolé d'une foire aux disques, où c'était tellement serré dans les bacs qu'on pouvait rien regarder, et d't'façons, quand on regardait et qu'on voyait les prix, on avait comme ça un petit sursaut tellement tout était cher. C'est ça quand les vendeurs de disques se regroupent. C'est pas les prix braderie, ils savent ce qu'ils vendent, les cochons.
Bref. Pour commencer très en retard, il y a eu les Caezars. Un groupe d'anglais avec des vrais gueules d'anglais (grandes oreilles, grandes dents, yeux trop rapprochés. Le Prince Charles, vous connaissez ?) qui jouait du rockab comme des américains. C'était tellement américain qu'on aurait dit la Belgique. Je ne dis pas ça pour les blagues. Ni parce que le chanteur avait une guitare qui n'était pas branchée. Juste une affaire de style.
C'était pas mal, cela dit. Ils se sont bien démerdés. Le chanteur a un certain charisme, il se donne bien. Le batteur est le beau gosse de la troupe. Il n'a pas l'air trop consanguin. Ca restait quand même très bateau.

Après ça, Kitty Daisy and Lewis. Les trois nommés sont les enfants. Maman est à la contrebasse, papa à la guitare, et les enfants, bien dressés, s'échangent avec une certaine virtuosité les multiples instruments disposés sur scène (banjos, percus, guitares, clavier, harmonica...).
Je dois dire qu'à la première chanson, j'ai commencé à flipper : c'était complètement faux, avec un gros problème de rythme. Je me suis dit "v'là donc le groupe de studio qui ne sait pas jouer en live". Heureusement, ça s'est arrangé par la suite, au moins musicalement. Les filles ont des voix magnifiques, un peu rauques, et elles envoient bien. Les mélodies sont super, les chansons inoubliables. Par contre, sur scène, tout ce petit monde à l'air de bien se faire chier, ça manquait un peu de fluidité et de laisser aller. A vrai dire, je les ai trouvé tristes à voir. Kitty, Daisy et Lewis se concentrent à fond sur leurs instruments, et je me demande où est le plaisir là dedans. Le regard des parents doit peser bien lourd sur leurs épaules. Et puis à leur âge (entre 16 et 20 ans), ça doit être chiant de partir en tournée avec ses vieux.
J'ai eu donc cette petite déception sur le moment, mais étrangement, je garde un bon souvenir du concert... Sans pour autant être restée pour le troisième groupe.

Le 1er mai, il y avait André Williams à la cave aux poètes. Ça faisait sacrément plaisir de revoir ce vieux bougre, c'était assez inespéré en voyant l'état dans lequel il était lors de sa tournée de début 2008. Il y a donc de l'avenir pour la désintox.
Dédé, accompagné des Goldstars, était vraiment très touchant dans son costume en satin rouge. Je dois dire que pour l'instant, c'est le meilleur concert que j'ai vu cette année. Vraiment excellent. Je ne sais pas à quoi ça tient, mais il y avait une réelle intensité, un truc incroyable. On sent que quand il chante "let me put it in", il le veut vraiment. C'est fort.

Le 13 mai, petite virée à Bruxelles pour voir The King Khan and BBQ Show, Black Lips et The Almighty Defenders, au festival botanique.
Ayant tourné pendant un moment pour me garer, je suis arrivée à la fin du King Khan and BBQ show. De toute façon, pour ce que j'en ai vu, mes adorés n'étaient pas à leur place sur la grande scène de l'orangerie. Ils ont besoin d'un cadre un peu plus intime.
Black Lips a joué après eux. Et c'est apparemment pour eux que le public de teenagers s'était déplacé. Bon, je ne vais pas en faire une tartine, mais j'ai détesté. Trop pop. Trop niais. Trop chiant. Beurk. Horrible.
A la fin de leur set, les Black Lips sont allé enfiler des robes de moines, et sont revenus avec King Khan et Marc Sultan, pour former les Almighty Defenders. Et c'était vachement mieux. Une bonne moitié du public avait disparu, et on pouvait respirer. Je ne sais pas vraiment pourquoi King Khan s'allie avec ces petits péteux, mais bon, c'est pas mon problème. Le groupe qui en résulte sonne beaucoup plus King Khan que Black Lips, et c'est tant mieux. King Khan m'a bien fait rire quand il a annoncé une chanson en disant "this song is dedicated to the Pope... "He Touch Me" ! " La chanson n'était pas inoubliable, mais bon, c'est pas si grave.
J'ai bien aimé les Almighty Defenders, mais sans plus, ça tenait quelque peu de l'autopersuasion, je ne voulais pas me dire que je m'étais déplacée pour rien. La soirée, au final, était assez décevante. Les concerts très courts, pas de rappels, tout semblait chronométré. C'est l'effet festival. C'est dommage.

Le 19 mai, je suis allée voir Spectrum à la Knitting Factory à Brooklyn. J'y suis pas allée exprès, je vous rassure. En première partie, il y avait Vacant Lots, suivi de Cheval Sombre. C'était chiant comme la pluie. Tous les groupes. Mais je vais faire un peu dans le détail.
Vacant Lots. Un groupe d'intros. Vous voyez une intro comment s'est fait ? Une musique qui commence et on se dit que ce qui va suivre va être super ? Et quand rien de suit et que ça continue toujours pareil ? Ben on est frustré. Du rock progressif qui ne progresse jamais, c'est chiant. Surtout quand on est en plein décalage horaire et qu'on a 6 heures de plus dans le corps que sur la montre. Ce groupe nous fait ressentir à peu près 12 heures de plus. Des morceaux longs et répétitifs, avec énormément de réverb sur la voix, une voix monotone qui chantait toujours pareil. Et chaque morceau se terminait par un interminable larsen. Bravo les mecs. C'était super.
Après ça, Cheval Sombre, c'était une sinécure. Nan. C'est pas vrai. C'était pire. Le chanteur de spectrum au clavier accompagnant un chanteur-guitariste acoustique. Genre auteur compositeur interprète mélancolique mou et déprimant. Ça appelait à sortir profiter de la douceur de la nuit de Williamsburg.
Je suis quand même rentrée pour voir Spectrum, qui a achevé de m'achever. Quel potentiel, j'ai envie de dire. Mais quelle frustration. Des intros, que des intros. Voilà ce qu'ils nous ont offert, les salauds. Juste au moment où ça monte, bim, c'est la fin du morceau et on passe à autre chose. Honnêtement, ce sont d'excellents musiciens, et qui aime le style aurait été ravi. On peut leur faire honneur et qualifier leur musique de planante. Mais moi, je n'avais pas envie de planer, mais de rocker. C'est bête, hein. Il n'y a qu'à la fin où ils se sont lâchés un peu. Mais il faut quand même dire qu'ils se sont totalement chiés dessus avec leur reprise de Ghost Rider. Encore une fois, bravo les mecs, c'était super.

D'autres concerts ne valent pas la peine d'en parler, comme ce Honkey Tonk BBQ, à la Public Assembly à Brooklyn. C'était presque plus jazz que rockabilly, c'était à mourir d'ennui. Heureusement, dans la back room, il y avait du grind core. Personne n'a compris pourquoi. Mais ça permettait de mettre un peu de grind dans son rockab à papa, et du rockab dans son grind. Bref. Ce soir là, il valait mieux rester près du barbecue.