lundi 23 mars 2009

The Ex, Animal Collective, Jonathan Richman, etc

Conformément à la loi des mauvaises habitudes, j'ai encore pris du retard dans les chroniques de concerts.

La date limite de rapport est dépassée pour certains, et c'est tant mieux pour eux. Je regrette cependant ne pas avoir écrit un petit quelque chose pour The Jim Jones Revue, qui a joué au Grand Mix le 17 février. C'était vachement bien. Mais déjà loin.

Entre temps, il y a eu The Ex le 15 Mars au Grand Mix. Bon, The Ex, c'est bien connu, je suis super fan. Ayant entendu dire qu'il y avait un nouveau chanteur, j'avais quelques petites appréhensions. Mais en fait, il est très bien, ce petit gars. C'est légèrement plus mélodique, mais ça ne tombe pas pour autant dans la pop (contrairement à ce que disent certains).
En première partie, il y avait the Ililta Band, un groupe éthiopien. C'était pas mal, mais un peu chiant à la longue.

Pour continuer dans le rattrapage de chronique, il y a eu Animal Collective le 19 mars à l'Aéronef.
C'était comment... ? Pourri... ? On dit pourri ... ? Ben voilà, c'était pourri. Un son de merde, super bourrin. C'est dommage, parce que j'aime bien le côté foisonnant, les petits sons qui partent dans tous les sens, y'a plein d'idées. Mais le son était simplement atroce (mal réglé et beaucoup trop fort), comme souvent dans la grande salle de l'Aéronef. Je n'arrive pas à dire qu'Animal Collective est un groupe merdique, mais le concert, pour sûr, était horrible.
Et puis en première partie, un espèce de DJ complètement insipide.

Le 20 mars, pas contrariante, je suis retournée à l'Aéronef pour Jonathan Richman, avec la quasi assurance d'un concert réussi. La scène se passait au Club, la petite salle au fond à droite (près des toilettes).
Pour bien nous faire poireauter, on nous a mis non pas une, mais deux premières parties. Tout au début, Sammy Decoster. Un gars du nord. Et ben, j'ai peine à le dire, mais son set était meilleur que celui de Jonathan Richman. Un duo guitare contrebasse, des textes assez beaux, une voix chaude et profonde. Ma foi, ça passe pas mal du tout. Je connaissais la chanson Tucumcari qui passe à la radio (player en bas d'article). Mais le son live est beaucoup plus rock (et donc beaucoup moins pop) que les morceaux album, ce qui n'est pas pour me déplaire. Une bonne découverte.


Bon. La deuxième première partie. Aïe aïe aïe. C'était la gente Susanne Piesker, une néo-Joan Baez, qui chante à la bougie, en s'accompagnant de son piano ou de sa guitare, avec une voix, disons, fluette. Jusque là, rien à dire, pourquoi pas, certaines en ont fait leur gagne-pain. Elle fait d'ailleurs toute la tournée de Jonathan Richman, c'est qu'elle doit bien plaire à quelqu'un. Le problème, c'est que Susanne a eu la mauvaise idée de faire la traduction simultanée de ses chansons en allemand. Ça nous fait une phrase en allemand avec musique, break, une phrase en français, une phrase en allemand avec musique, break, une phrase en français, etc. Alors certes, c'est pratique, on comprend tout, c'est la méthode assimil en chanson. Et ça lui a peut-être permis d'avoir une bourse du Goethe Institut ou de l'Amitié Franco-Allemande. Le problème, c'est que musicalement, putain, c'est CHIANT. Le rythme est cassé toutes les deux phrases, et on a juste envie de sortir fumer une clope en attendant Jonathan Richman. C'est ce qui s'est passé.

Quand fut enfin venu le moment d'admirer l'idole, l'heure était à la démystification. Jonathan, tant aimé, n'est comme qui dirait pas une bête de scène. J'ai entendu dire, dans le public, qu'il devait être un killer de studio. Oui. Sûrement. Parce que la scène, pardon, mais c'était sacrément chiant. Il nous a aussi fait le coup de la méthode assimil, espagnol et anglais. Respect. Et il a aussi chanté quelques chansons en français, avec des textes assez proches d'une traduction google. Alors bon, les mots, on s'en balance un peu, si la musique en balance. Mais là, la musique... Ben c'était pas trop ça. C'était mou. Les chansons étaient systématiquement démembrées. Avec de longs breaks de guitare acoustique. Ça m'a rappelé un concert d'Enrico Macias (oui, je l'ai vu en concert avec le lycée. J'aurais accepté n'importe quoi pour sortir un peu).

En regardant des vidéos de Jonathan Richman le lendemain du concert, j'ai compris qu'il lui manquait un accessoire à l'Aéronef : un deuxième micro pour sa guitare. Il faut le voir chanter "I was dancing in the lesbian bar" sur scène. Il chante une phrase ou deux, puis il dit "guitar" et il se met sur le côté et fait un solo de guitare en se déhanchant comme pas permis. Sauf qu'à l'Aéro, dès qu'il se mettait sur le côté, on n'entendait plus la guitare. Alors ça cassait un peu le rythme à chaque fois.

Bon. En conclusion, j'ai été plutôt déçue par le set de Jonathan Richman. Mais c'est bizarre, je n'arrive pas à lui en vouloir. Je l'aime toujours autant. Il fait plus barde ou amuseur public que rock star, mais ça reste une figure sympathique. Seulement, la prochaine fois qu'il passera dans ma ville, j'achèterai un de ses disques, pas une place de concert.



Découvrez Sammy Decoster!