mercredi 22 septembre 2010

Si si, c'est possible

Tout de suite, que les choses soient claires : oui, un bon son à la Chimère, c'est possible. Jusque là, j'avais pas vu, et je n'y croyais pas, mais les Black Diamond Heavies m'ont prouvé qu'il était possible de faire une balance et d'envoyer un son tout à fait correct dans ce trou à rats.

Les Black Diamond Heavies sont aussi la preuve que le Kentucky ne produit pas que des poulets frits, et c'est plutôt rassurant.

Deux hommes : un clavier, une batterie. Juste ça et déjà merveilleux. J'avais craint le côté blues, trop blues, mais c'était pas trop blues, il y avait une énergie dingue et la sueur coulait à flot sur le visage du chanteur. Faut dire que la petite salle était pleine comme un œuf, d'où la chaleur, d'un public pas seulement d'habitués, on voyait bien que le groupe avait rameuté pas mal de monde, jusqu'à nos amis d'Outre-Quiévrain. Ça change un peu, pour une fois que ce n'est pas nous qui les envahissons.

Ce que j'ai préféré je crois, ce sont les passages les plus calmes, ambiance Big Time. C'est plutôt cool, en fait : la soirée d'avant, on a vu un Nick Cave au rabais au Pit's, et là, c'était un Tom Waits à la Chimère. Étant donné que ces chanteurs sont maintenant impossibles à voir dans des conditions décentes de jauge et de prix (on ne me verra plus foutre les pieds dans un Zénith), il est plaisant de pouvoir s'offrir de bons moments avec des groupes qui ressemblent sans pour autant être de pâles copies. On perçoit comme ça ce que ça pouvait être de tomber par hasard sur un Nick ou un Tom au cours d'une tournée de bars. Moi j'aime bien.


Et la rentrée fut

Il y a déjà plus de trois semaines que je dois chroniquer deux excellents concerts de rentrée, et j'oublie, je remet au lendemain, je flemme et flemme encore et résultat, j'ai oublié les dates, les détails et les deux concerts se mélangent un peu dans mon souvenir. Mais je vais m'efforcer de faire deux articles distincts, sinon c'est le bazar.

Il y a donc eu Graveyard Train au Pit's. Ne pas confondre avec le groupe californien éponyme augmenté d'un the, qui propose une musique fort inspirée de Led Zeppelin, le souffle en moins.
Graveyard Train, ceux dont il est ici question, sont beaucoup plus intéressants, surtout en live. J'ai compté combien ils étaient, pour donner des valeurs chiffrées qui rendent tout de suite l'information plus sérieuse, mais entre temps j'ai oublié, et je dirais de mémoire photographique qu'ils étaient six. Deux guitares, un banjo, une planche à laver, une basse, une chaine avec un marteau. Ça fait six. La chaine avec le marteau, c'est intrigant, hein ? C'est juste un gars, avec des muscles ma foi fort proéminents, qui porte une chaine nonchalamment abandonnée sur l'épaule, et qui donne des coups dedans avec un marteau. Et bien sûr, ça fait du bruit, ambiance travaux forcés. La planche à laver, pour ceux qui connaissent pas, c'est un bout de tôle encadré dans du bois, et sur laquelle on frotte avec des dès à coudre en métal.
Le chanteur est le seul du groupe a avoir un style vestimentaire à peu près recherché (faut encore aimer les amish, cela dit). Il a par ailleurs et c'est non négligeable une très belle voix d'outre tombe qui rappelle fort un autre chanteur australien un peu plus connu (Nick Cave). Les chansons parlent essentiellement de morts et d'enterrements, ça me rappelle les Dead Brothers et c'est plaisir. J'ai noté aussi une excellente reprise de Fever. C'est pas toujours que c'est réussi, les reprises de Fever, mais celle là l'était.

Et à la fin du concert, même si j'avais les habits mouillés de la bière qui pleuvait, je me suis dit que j'étais bien contente, parce que la dernière soirée que j'avais faite au Pit's était un peu nulle, alors là, je suis bien réconciliée.