lundi 28 juin 2010

Affreux, sales et motards

Vendredi soir, une petite virée pour voir les Lords of Altamont à Opwijk en Belgique. Vous ne savez pas où c'est ? Ben moi non plus. Heureusement qu'il y a des GPS, sinon, on n'y serait jamais arrivées. Et ça aurait été se priver de quelque chose de fort intéressant.
Déjà, notre entrée dans le village a été ralentie par une course de vélos. Logique. Un vendredi soir. Normal. Dans le village même, tous les espaces ouverts (places et parkings) étaient occupés par des manèges et autres attractions foraines. Il y avait même un stand d'auto tamponneuses avec Elvis, et un stand de tir qui s'appelait New York. C'était peut-être des forains américains. J'ai pas pu vérifier, parce que tout était fermé, et qu'il n'y avait en vue pas l'ombre du bout du nez du moindre forain. Ils faisaient peut-être la course cycliste, pour s'arrondir les fins de mois. Ou alors ils étaient tous dans les cachots du shérif local. Ou du Bourgmestre. Ou à la mosquée (vu que c'était vendredi... c'était peut-être des forains américains musulmans obligés de s'exiler en Belgique, l'autre pays le plus américain du monde).
Bref. La fête foraine commençait apparemment le lendemain. Des petits groupes de jeunes en bermudas s'observaient mutuellement, et tournaient avec leurs vélos. La tension était palpable dans cette ville autrement déserte, écrasée par le soleil. En bref, ça puait l'ennui et l'élastique était tendu.
On s'est accordé un dîner à base de frites et de croquettes au fromage avant d'aller au concert. Si on avait voulu manger autre chose, on n'aurait pas pu.
C'est seulement après que nous avons découvert le Nijdrop, une MJC tout en brique. On a évité les deux premiers groupes, par pur snobisme.
Et quand les Lords of Altamont ont joué, je ne sais pas, la mayonnaise n'a pas pris. Étais-je anesthésiée par la frite ? Peut-être. La configuration de la salle n'aidait pas du tout, c'est certain. Elle était coupée en deux, et le vide s'ouvrait derrière le groupe. On aurait dit que le son allait s'y perdre, c'était terrifiant.
Les projections, tellement attirantes avec leurs dangereux motards, étaient sur le mur à gauche de la scène, et j'avoue que ça me perturbait et m'empêchait de rentrer vraiment dans le concert.
Enfin, il y avait une gogo danseuse avec le groupe. Je trouve ça super, dans l'idée, mais là, elle faisait vraiment poseuse, et elle avait tellement l'air de se faire chier que ça gâchait tout. Mes compagnes de route la trouvaient laide et vulgaire, ce avec quoi je ne suis pas tout à fait d'accord. Elle était belle, mais inutile. C'est dommage. Tout le contraire de la danseuse qui était avant avec King Khan. Moche mais explosive. Une boule d'énergie, et pas une dilettante de la danse. La passion, c'est le minimum. Et c'est ça qu'on veut.

Bref. Un manque d'intensité flagrant pour tout ce concert. Je ne crois pas que je retournerai dans cette salle, le rapport qualité / distance étant vraiment faible. Mais je retournerai quand même voir les Lords of Altamont, dont ce concert n'a pas entamé le capital sympathie.


Il y a déjà trois semaines

Xiu Xiu, c'était le 7 juin à la Cave aux Poètes. Ce n'était pas encore l'été, on pouvait déprimer en toute liberté, et même tous ensemble. La musique de Xiu Xiu est d'ailleurs idéale pour l'introspection. Torturée sur le fond et sur la forme. J'aime beaucoup. C'est une musique qui m'aide à me concentrer. Ainsi, quand j'ai conduit ma voiture pour la première fois, alors que je n'avais pas conduit depuis l'obtention de mon permis plus de trois ans auparavant, je chantonnais pour moi-même Sad Pony Guerilla Girl ("I like my neighbourhood / I like my gun / Drive in my little car / I'm your girl and I will protect you")

Avant le concert, je ne m'étais pas spécialement intéressée à l'esthétique (SM) du groupe ni à la personnalité (morbide) de Jamie Stewart, le chanteur. Mais, si vous allez les voir un jour, sachez que si la musique de Xiu Xiu respire le mal-être, c'est pas pour rien. Dear God, Jamie hates himself. Ne vous attendez donc pas à un show généreux, ni à un échange quelconque (ou alors, c'est qu'à Roubaix, on n'a vraiment pas eu de bol). Inutile aussi de réclamer un rappel, ou votre chanson préférée, le chanteur n'est jamais un juke box, et surtout pas celui-là. Le set n'a pas duré plus de 45 minutes, pour ne pas dire 30. Un peu court.

Ceci mis à part, j'ai eu beaucoup de plaisir à les voir. J'aime cette musique, les sons dissonants, la voix bizarre, les rythmes indus, ce petit côté Joy Division, en plus glam. C'est parce que je suis multo dark, comme on m'a dit en Italie. Mais sûrement pas autant que Xiu Xiu. J'ai encore un effort à faire dans la dépression, si je veux arriver à quelque chose.