mercredi 12 mars 2008

Article improvisé

Vendredi 7 mars, j'étais à la Malterie. Il y avait trois groupes, mais pour une fois, je venais pour le tout premier : Potchuk. Ensuite, il y avait Mesa of the Lost Women et Marteau Rouge.

Comme je suis incapable de parler de musique improvisée, je ne vais raconter que des conneries sur ce concert. Que les puristes partent avant de se fâcher.

La prestation de Potchuk était bien différente de celle que j'ai eu la chance de voir à Gouy-en-Ternois en août 2007. Ils avaient des consignes bien précises (ils étaient invités par le Crime, ceci explique celà) : commencer à 21h et jouer une demi-heure. C'est ce qu'ils ont fait, en un seul morceau : La transmigration de William Lee. Un texte contestataire de et par Lucien Suel, sur du free jazz énervé. C'est passé tout seul.

Dans un registre tout à fait différent, Mesa of the Lost Women a joué juste après. A la trompette, Jac Berocal, qui, je l'appris ce soir-là, est une star du jazz français. Et bien j'ai rarement vu quelqu'un d'aussi malsain. Daniel Darc, à côté, c'est une fleur des champs. Je crois que le côté malsain était surjoué, mais il y avait quand même une grande part de naturel. En tout cas, je suis bien contente de l'avoir vu, c'était bien la première fois que je voyais quelqu'un avec des lunettes de soleil à la Malterie, c'est déjà quelque chose.
Enfin, Jac Berocal avait avec lui un batteur fort impressionnant, une espèce de machine de guerre dont le buste et le visage restaient presque immobiles tandis que ses bras bougeaient dans tous les sens à une vitesse incroyable. Il m'a rappelé une série télé qui passait sur Canal + quand j'avais 8 - 9 ans (début des années 90, donc). Je n'ai pas retrouvé le nom, mais c'était fait avec des poupées et ça parlait, me semble-t-il, de guerre, d'avions, etc. Bref, vers la fin du set, ce fameux batteur a commencé à balancer ses ustensiles de batterie à travers la salle, c'était très rigolo, surtout quand quelqu'un a crié "T'as raison, place aux jeunes !"

Après tout ça, j'avoue qu'il ne me restait plus beaucoup d'énergie sérieuse pour plus de musique improvisée.
Alors, quand Marteau Rouge a commencé à jouer, j'ai vraiment beaucoup rigolé. C'est quand même quelque chose, ces gens d'un certain âge qui font n'importe quoi avec leurs instruments devant tout le monde. J'imaginais mes parents en train de faire ça, et je trouvais ça très drôle.
Bon, comme au bout d'un moment, ça ne marchait plus, j'ai commencé à observer Jean-François Pauvros (une star de la musique improvisée, comme je l'appris également ce soir-là), qui est extrêmement bédégénique. Il a une coiffure à la Ramones, et comme il est très grand et se tient très mal, la plupart du temps, on ne voit dépasser que le bout de son nez. Sa gestuelle est très agréable à regarder quand il joue de la guitare. La géométrie de ses bras et ses épaules est tout à fait fameuse. J'ai regretté ne pas avoir amené de carnet de croquis.
Et puis vers la fin du set, il a un peu chanté... Quelle voix ! Magnifique. Grave, profonde, chaleureuse... Rien que pour ça, je suis contente d'avoir supporté ces longs moments de musique indansable.

Au final, dans l'ensemble, j'ai passé une très bonne soirée, et j'ai été très contente de croiser quelques personnes, qui se reconnaîtront. Alors merci au Crime de les avoir invitées.

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