jeudi 29 septembre 2005

Mon Carnet Rouge

Le Carnet rouge, c'est un livre de Paul Auster qui répertorie un certain nombre d'anecdotes relevant du hasard, des coïncidences et du fait troublant, quelques aspects de la vie très présents dans l'univers de l'écrivain.

Je dois avouer que je suis souvent touchée aussi par ce genre de choses. Je suis même souvent assez naïve pour vouloir les interpréter comme des signes (…des présages ou des accords !).

Je me souviens par exemple d'avoir emprunté deux livres à la bibliothèque, tout à fait au hasard, et l'un faisait référence au second (malheureusement, je suis bien incapable de me rappeler des titres).

Voilà un autre exemple, qui n'a pas lieu d'être interprété, mais qui est assez récent pour être raconté plus en détails.

Un de mes anciens colocataires, Danny, organise avec quelques amis à lui un festival de courts métrages: Short Shots ("La vie est trop courte pour les longs films"). Ca se passe le premier jeudi de chaque mois, où 5 ou 6 films regroupés sous un thème sont projetés et soumis au vote du public (les réalisateurs sont présents, le plus souvent, et répondent aux questions souvent connes de la présentatrice ou du public). Début Septembre, c'était la première édition "pour du vrai", sur le thème de la cruauté humaine.

Il y avait entre autre un film suisse, "Am Ende des Dorfes" ("Au bout du village"), qui racontait le quotidien d'une petite fille dont la grand-mère perd la boule.

La vieille dame vient systématiquement en peignoir rose chercher la gamine à l'arrêt du bus scolaire, lui collant la honte devant ses camarades de classe, qui s'amusent à courir derrière elle en chantant "Rosa Frau, rosa Frau" ("femme rose, femme rose"), avec l'accent suisse (r roulé), c'est tout à fait charmant.

(le film était d'ailleurs sous titré, car le "Schwytzerdütsch" est aussi incompréhensible pour les berlinois que le ch'timi du nord pour les parisiens)

Enfin bref, je ne raconte pas tout, mais j'ai beaucoup aimé ce film, malgré la mauvaise qualité de la projection (c'était pas le bon format, ou quelque chose comme ça).

A la fin, le réalisateur (très sympa, mais j'ai pas retrouvé son nom) a répondu à quelques questions, avec un accent beaucoup plus léger que dans le film.

Après ça, je dois dire que j'ai souvent chantonné Rosa Frau, rosa Frau.

La semaine dernière (comme certains auront remarqué sur ce blog), je suis allée voir Broken Flowers, où il est aussi beaucoup question de femmes et de rose. C'est seulement en quittant la salle à la fin du film que Nico a vu que le réalisateur de "Am Ende des Dorfes" avait aussi assisté à cette séance.

Je n'ai pas osé aller lui demander s'il s'était senti lié à Jim Jarmush après la coïncidence de sa femme rose et la recherche de Don Johnston d'une femme qui écrit sur du papier rose.

La chute (tant attendue mais un peu plate), c'est que je me suis rappelée de cette histoire en répondant au commentaire de Pierre sur la photo de Lille is sexy, qui représente…

une femme en rose !

1 commentaire:

Célionne a dit…

A lire aussi, "stopper-le-monde" de Carlos Castaneda, pour les signes, les accords et les présages, entre autres. Je remercie au passage celui qui m'a offert ce livre: merci.